Le coût de revient d’un produit est la somme des charges liées à l’achat (matière première, transport...), la production (main d’oeuvre, dépréciation du matériel, loyer...) et de distribution (commission, transport, emballage...) de ce produit.

Il faut distinguer deux catégories de charges :

• les charges directes qu’il est possible d’incorporer immédiatement dans un coût, sans hypothèse préalable, ni calcul intermédiaire (exemple : on sait qu’il nous faut 20 minutes de main d’oeuvre pour fabriquer tel produit, 1 kilo de matière...
• les charges indirectes qui sont des charges générales concernant souvent toutes les productions de l’entreprise et qu’on doit répartir entre toutes ces productions (exemple : le loyer, la dépréciation des immobilisations, les charges d’eau et d’électricité...)

Prenons pour exemple le calcul effectué par un ceramiste entrepreneur individuel du coût de revient d’un vase en faience émaillé qu’il produit régulièrement. Il s’agit d’un vase tourné de 32 centimètres, pesant 1,2 kilo après ses deux cuissons, émaillé en blanc à l’extérieur et en jaune à l’extérieur, et vendu 45 euros hors taxes (prix basé sur la concurrence).
En fonction de son expérience, l’entrepreneur individuel a répertorié les charges suivantes pour l’achat de matière, la production puis la distribution d’un de ces vases :

  charges directes

• 5 minutes pour la préparation de la terre, 15 minutes de main d’oeuvre pour le tournage, 10 minutes au tournassage, 5 minutes de manipulations diverses pour l’enfournement, 10 minutes pour l’émaillage. Il évalue son temps de travail à 10 euros de l’heure (120% du SMIC) auxquels s’ajoutent 50% de cotisations sociales
• 2,5 kilos de faience, le kilo lui coûtant 0,80 euro
• il peut mettre 8 vases dans son four, or un vase nécessite deux cuissons et un four lui coûte environ 3 euros

• son loyer s’élève à 500 euros par mois et il décide de le répartir en fonction de son temps de travail dans son atelier (soit 160 heures par mois)
• sa participation à des salons de potiers lui coûte 1500 euros par an et il souhaite répartir cete charge en fonction du chiffre d’affaires réalisé durant ces marchés (5000 euros)

Le résultat réalisé sur chaque vase est donc de 45 € HT - 29,85 € de coût de revient soit 15,15 € (soit 34% du prix de vente HT). Ce montant n’est pas très élevé pour ce type de production. Cet entrepreneur individuel devrait donc réfléchir à une augmentation de ses prix de vente ou bien analyser le détail de ces coûts pour trouver des sources d’économie. On note par exemple le montant élevé du coût de distribution dans le cadre des marchés. Ce coût de distribution représente 1/3 du prix de vente HT. Ce coût pourrait être très largement réduit par le recours à la vente directe, en ouvrant son atelier au public ou en investissant dans un site internet par exemple.

D’une façon générale, on peut noter l’importance des charges indirectes dans une production. Dans l’exemple ci-dessus, elles représentent plus de 50% du coût de revient et c’est bien souvent le cas. L’estimation d’un coût de revient qui englobe l’intégralité des coûts incorporables à une production se révèle donc bien indispensable.